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4/04/2010
Sujet 18:
Le mot le plus pervers est le mot: "GRATUIT" 4/04/2010



Voilà ce que dit le Larousse: "Qui est fait ou donné sans qu'il en coûte rien, ... d'une manière désintéressée ... ni motivé ni justifié..."
Or nous vivons dans un système libéral où tous les coûts sont permis... et aussi tous les coups...
Jamais le mot "gratuit" n'a autant été utilisé, et jamais ces trucs gratuits ne nous ont coûtés aussi cher!
C'est qu'en effet on sait, maintenant que RIEN n'est gratuit... Que tôt ou tard il faut passer à la caisse!
Que "gratuit" veut en fait dire : payé par quelqu'un d'autre que celui à qui il est offert "gratuitement"
Et bien souvent il s'avère que le coût d'ensemble "global" est bien plus élevé en gratuit qu'en payant!
C'est qu'en vérité pour évaluer le coût global d'un produit ou d'un service il faut ajouter le coût direct et les coûts indirects
Prenons l'exemple des "journaux gratuits"...
le coût direct...
C'est le prix du papier, de ceux qui écrivent les textes, de ceux qui concoivent les maquettes, de l'impression, de la distribution ...
Et ces prix semblent être les mêmes pour le payant et le gratuit!
Sauf que les textes sont en fait des "copiés-collés" (de l'AFP ou d'autres agences) et que la distribution consiste à mettre le paquet de papier devant les bouches de métro, sans la multitude de petits vendeurs indispensables aux payants...
En face de ces dépenses, la seule rentrée, c'est la pub dans le cas du gratuit, la pub + le prix de vente du journal pour le payant!
les coûts indirects...globaux
Ne comptons pas le coût du ramassage de tout ce papier balancé sur les trottoirs et les quais de gares... Il semble que le "civisme" du francais de base s'améliorant, les gratuits finissent plus dans les poubelles que par terre...
Le 1er cout c'est celui du chômage de ces petits distributeurs qui n'ont plus rien à distribuer...
mais aussi celui des journalistes (les vrais, qui réunissent les informations, les recoupent, les digèrent, les rédigent... )
Les équipes de rédaction des payants s'amenuisent pour ressembler chaque semaine d'avantage à celles des gratuits.
Avec des "lecteurs" qui disparaissent pour être transformés en "minutes de cerveaux disponibles" dans les transports...
Le 2ème coût est plus vicieux: Les propriétaires de ces "pages de pub" gagnent de l'argent et donc peuvent se rendre maître de tout un tas de petites choses... Par exemple une agence de pub... par exemple une agence de presse... qui sont "copiées-collées"par ses secrétaires dans son gratuit... A partir de ce moment, le gogo qui lit et regarde les images, croit lire un journal, mais en fait il lit et admire la propagande du propriétaire et rien d'autre!
Le 3ème coût est impossible à chiffrer... Dans les critères démocratiques modernes on a pris depuis le XVIIIème siècle l'habitude de distinguer les 3 pouvoirs classiques. Le législatif, l'exécutif et le judiciaire... Il y manque maintenant 2 pouvoirs... l'économique et l'information!
S'il est un pouvoir évidemment indispensable à l'exercice plein et entier de la démocratie, c'est bien le pouvoir d'information
Il y a 100 ou 200 ans, ce pouvoir s'exercait par les orateurs et les journaux; il était partagé par les 3 premiers (un petit peu pour chacun!)
In fine, l'effet le plus pervers des "gratuits" est que le pouvoir d'information (dont l'indépendance n'était plus assurée que par la presse écrite) est maintenant détenu principalement par le pouvoir économique et accessoirement par l'executif...

Une chose tout de même bizarre... Je dois être très bête!!! Comment se fait-il que la santé et l'éducation, qui étaient gratuites... ne doivent surtout pas le rester... Alors que la presse et l'information, qui étaient payantes... elles, elles doivent devenir gratuites ... pour cause de "libre concurence"?
Sans doute un grand "trou noir" dans ma culture.
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